Multimédia

RÊVERIE (2022)

Durant le confinement, une des rares activités que j’exerçais était de faire de longues marches et d’épier discrètement l’intérieur des domiciles voisins, non pas pour voir les occupants, mais pour découvrir des atmosphères dans lesquelles je pouvais me projeter. Rêveries est ma manière d’inviter le visiteur à faire de même. L’installation comporte une vidéo de 3 minutes qui résulte d’un assemblage d’images et de planséquence tournés lors de mes performances. La durée de la vidéo amène le regardeur à s’arrêter devant ce tableau pour y découvrir un moment de projection illusoire. Pour illustrer adéquatement ma rêverie, il était important, pour moi, lors du montage de la vidéo, de lui donner un rythme chaotique; j’ai fusionné et transformé des images fixes et des scènes en mouvement; j’ai pu ainsi unifier l’inanimé et l’animé. C’est en m’amusant avec ces manœuvres que s’est construite une vidéo non scénarisée qui traduit le caractère sans queue ni tête de mes rêveries.

Représentation imaginaire (2019)

L'intelligence intuitive m'a guidée longtemps dans mon processus créatif et l’exploration de l'art numérique a permis d’exprimer mon intention de manière authentique.

Pour faire corps avec l’image et l’incarner, je suis devenue à la fois le modèle et la copie dans une mise en relation virtuelle de mon intériorité et mon extériorité. J'apparais en peinture et en vidéo, sur la surface d’une matière lisse qui n'offre aucune empreinte dans le temps. Je porte les traits de deux états qui se juxtaposent, me voici devant une image-copie, une image-simulacre. Ces images sont-elles le reflet de mon intériorité ?

Je fragmente et multiplie mon image (portrait), celle-ci est devenue un territoire d’exploration où l'intériorité a trouvé son sens. J’aime réorganiser des fragments du passé et les amener dans une nouvelle sensibilité virtuelle. Je donne ainsi naissance à des images fictives par des jeux de déformations, des superpositions et de mouvements.

En ajoutant le corps et le mouvement, je donne libre cours à mon imaginaire (l’interprétation) et la mutation du « soi ». Des doubles de l’image émergent, qui tantôt se déshumanisent ou se morcellent. Elles ne semblent ni réelles ni naturelles. Ici je m’incorpore dans le médium de la vidéo pour créer un personnage diégétique (fictif). Des silhouettes viennent et disparaissent comme les ombres de la caverne de Platon. Dans ce monde virtuel, une nouvelle réalité s'installe entre le réel et l'irréel et mon extériorité n'est plus référentielle.

« Le fantôme du miroir traine dehors ma chair, et du même coup l’invisible de mon corps peut investir les autres corps que je vois ». (Merleau-Ponty,1964)

Habiter l’œuvre (2017)

est une vidéo dans laquelle mon corps en mouvement sert d’écran à la projection d’une de mes peintures à l’huile.